Dans les méandres de l'industrie cinématographique africaine, Zoom Hebdo a choisi de vous présenter une de ses figures emblématiques en la personne Guy Médard Obiang, acteur gabonais primé lors de sa récente consécration comme Meilleur acteur africain de l'année 2023.

Né le 9 février 1970 à Makokou il fait ses premiers pas dans le cinéma en mai 2015 à travers les Studios Montparnasse. Il joue son premier rôle dans 'Le prix de la trahison' en 2015. Il enchaîne les rôles depuis 2016 dans les films 'Le secret des vierges', 'Martha la 7è épouse', 'Rédemption né de nouveau', 'Le silence des femmes' qui lui a également valu une récompense et tout dernièrement avec le film 'Le mal ne vient pas de loin'. Avec comme distinctions le 'Prix de la meilleure interprétation masculine' lors du Quifilma en 2016, une triple nomination aux 'Sotigui Awards 2023' à Ouagadougou et enfin le 'Prix du public de Meilleur acteur africain et de la diaspora aux Sotigui Awards 2023.

Zoom Hebdo : Bonjour Guy Médard Obiang, tout d'abord merci de bien vouloir nous accorder cette interview pour le journal Zoom Hebdo. Quelle a été votre réaction en apprenant votre récente consécration comme Meilleur acteur aux Sotigui awards 2023 ?

Guy Médard Obiang : Je vous remercie pour l’intérêt que vous accordez à ma modeste personne. Au départ, ce fût une triple nomination qui, en elle-même, était déjà une espèce de récompense car, elle me hissait parmi les 20 meilleurs acteurs comédiens d’Afrique en 2023. Ensuite, il y a eu la cérémonie de remise des récompenses à Ouagadougou au Burkina Faso en novembre dernier. Cérémonie au cours de laquelle j’ai reçu le prix du meilleur acteur africain décerné par le public africain et de la diaspora. Cela a été un moment de grande émotion. Remporter ce prix devant les les sommités du cinéma africain et de la diaspora, c’était juste incroyable et ma première réaction a été de brandir le drapeau de mon pays le Gabon. A ce moment-là, j’ai ressenti une très grande fierté d’être gabonais.

ZH : Vous faites état à ce jour une carrière somme toute assez courte, quels défis avez-vous dû relever pour atteindre ce niveau de succès ?

GMO : Tout le mérite revient à mon réalisateur, Melchy Obiang, et à mes collègues acteurs des Studios Montparnasse, sans qui je n’aurais pas pu parvenir à ces résultats. Je n’ai relevé aucun défi particulier ou personnel. Nous travaillons énormément au sein de la structure. Voir mon nom cité parmi les étoiles ne fait pas de moi la meilleure des étoiles. 

ZH : Quels sont vos projets futurs dans l'industrie cinématographique, et comment envisagez-vous d'inspirer la prochaine génération d'acteurs au Gabon et au-delà ?

GMO : Des projets, il y en a toujours. J’espère pouvoir suivre les traces Serge Abessolo qui reste une grande référence pour ceux aspirent à faire du cinéma sur la scène internationale.

ZH : Que vous évoque la reconnaissance et l'encouragement du président de la transition ?

GMO : Ce fût un grand honneur de recevoir les encouragements du Président de la République. Lors de la remise des prix à Ouagadougou, j’avais dédié le trophée au Gabon nouveau incarné par les autorités de la Transition en tête desquelles le Chef de l’État. La restauration des Institutions de notre pays passe aussi par une meilleure prise en compte de notre identité culturelle. Les acteurs culturels, acteurs comédiens et autres artistes ont un grand rôle à jouer dans la restauration de la fierté de notre pays. Je crois que le Président en est conscient.

ZH: Votre vision sur le développement du cinéma au Gabon ? 

GMO: De mon modeste point de vue, le cinéma gabonais fait son chemin. Il faut dire qu’au vu de la qualité des œuvres produites par la nouvelle génération des réalisateurs, il y a lieu de croire en un avenir glorieux du 7ème art dans notre pays. Les besoins restent cependant énormes notamment en ce qui concerne le financement du cinéma par un fonds dédié et par la construction de salles de cinéma, car il faut bien le dire, le cinéma c’est la salle. La mise en place d’un fonds spécial d’aide à la production des œuvres cinématographiques contribuera indiscutablement à l’industrialisation du secteur. Cela existe déjà dans plusieurs pays notamment au Burkina Faso, au Sénégal, en Côte d’ivoire pour ne citer que ceux-là.

Je profite de votre tribune pour interpeller les autorités sur la nécessaire prise en compte des besoins fondamentaux des acteurs de notre secteur. Le cinéma reste un puissant outil de sensibilisation, d’éducation et, in fine, de conscientisation des populations. Et il participe efficacement au développement d’un pays.

ZH: Quels conseils pourriez-vous donner à tous les passionnés de cinéma et de comédie au Gabon ?

GMO: Comme pour tous les arts, il faut être passionné et encadrer cette passion par le travail, beaucoup de travail. C’est à ce prix que l’on parvient à de bons résultats.